C'est quoi le syndrome du bébé secoué ?

Le syndrome du bébé secoué (SBS) désigne un traumatisme crânien qui survient lorsqu'un adulte secoue violemment un jeune enfant. Cette forme de maltraitance, aussi appelée traumatisme crânien non accidentel (TCNA), est une urgence médicale.

Ces blessures résultent toujours de gestes ou de mouvements de secousses très violents, perpétrés souvent de façon répétée. Elles ne peuvent pas être attribuées à une chute ni être provoquée par un simple jeu.

Les victimes du syndrome du bébé secoué sont surtout des nourrissons de moins de 12 mois, l’âge moyen se situant entre 2 et 4 mois (Haute autorité de santé, 2017). Cependant, les tout-petits peuvent en être victimes jusqu’à l’âge de 4 ans.

Une victime sur dix décède et les trois-quarts présentent des séquelles graves sur le long terme (BEH, Santé publique France, 2019).

Lorsqu’un bébé est secoué, sa tête se balance dans tous les sens et le cerveau heurte les parois du crâne. Il présente alors des lésions au cerveau, entraînant toutes sortes de symptômes comme des retards du développement psychomoteur ou handicap moteur ; des troubles cognitifs et difficultés d'apprentissage (parole, lecture...) ; des troubles du comportement, du sommeil, de l'alimentation ; des convulsions (crises épileptiques) ; une paralysie ; ou encore, des troubles de la vue, de l’ouïe.

Pleurer est le seul moyen dont un bébé dispose pour communiquer. Tous les bébés pleurent davantage de la naissance à l’âge de 3 mois puis les pleurs diminuent progressivement. Si vous ne réussissez pas à calmer les pleurs du bébé dont vous avez la charge ou si votre bébé pleure vraiment beaucoup et souvent, les gestes et les attitudes à adopter sont présentés dans les ressources ci-dessous.

Toute une série d’émotions peuvent envahir l’adulte en charge d’un bébé qui pleure durablement. Se sentir irrité, dépassé, énervé, impuissant, frustré, exaspéré ou en colère est courant mais pas toujours bien identifié. Il arrive que le parent ou celui qui en a la garde ne parvienne donc plus à contrôler ses émotions et ses gestes face à ces pleurs persistants. C’est ce qui peut l’amener à secouer le très jeune enfant. L’important alors est de ne pas rester seul. Passer le relai à un proche en qui on a confiance, contacter la PMI, le médecin généraliste, la sage-femme, ou tout autre professionnel, permet de trouver des solutions.

Mieux un adulte sait reconnaître et nommer ses émotions, moins il sera enclin à secouer le bébé. Plus un adulte sait que les pleurs persistants sont une phase normale du développement du bébé, moins il sera enclin à le faire. La prévention est donc importante.

Si vous suspectez un syndrome du bébé secoué, vous constaterez des symptômes comme l’irritabilité, la somnolence, des vomissements, des tremblements ou convulsions, des difficultés à respirer ou un arrêt respiratoire, une perte de conscience, ou de la léthargie. Dans l'urgence face à ce constat, plusieurs pistes sont à considérer :

• Contactez les secours médicaux d’urgence en appelant le 15 ou le 112 (114 par sms pour les personnes sourdes ou malentendantes) : un diagnostic et des soins précoces sont indispensables pour diminuer les séquelles neurologiques. Intervenir vite permet de limiter les dommages possibles sur le cerveau.

• En attendant l’arrivée des secours, si le bébé présente des convulsions ou s’il vomit, placez-le sur le côté, en position latérale de sécurité.

• Assurez-vous que le bébé n’a pas de fièvre et s’il en a, la prendre en charge.

• Vérifiez s’il n’a pas besoin de boire ou de manger, d’être changé, couvert davantage ou au contraire, moins couvert.

Si vous suspectez un secouement mais que l’urgence vitale est dépassée, n’hésitez pas non plus à contacter le 119 ou votre médecin.